Les hydrolats sont des produits aqueux provenant de la distillation des plantes à la vapeur. Ils sont fabriqués en même temps que les huiles essentielles et sont également appelés eaux florales lorsque la distillation provient des fleurs. L’hydrolathérapie ou thérapie par les hydrolats est une branche de l’aromathérapie, elle-même issue du domaine plus vaste de la phytothérapie.
Le terme hydrolat est issu de l’appellation latine « hydro », qui signifie « eau » et du français « lat » ou « lait » car cette substance présente une apparence laiteuse dans les quelques minutes qui suivent la distillation.
Les hydrolats sont imprégnés des mêmes molécules aromatiques que les huiles essentielles correspondantes car ils sont issus du même moule.
Cependant, les principes actifs ne sont pas complètement identiques à ceux des huiles essentielles car certains composants sont hydrophiles (soluble dans l’eau).
Les hydrolats apparaissent toutefois avec une concentration de principes actifs inférieure à celle des huiles essentielles, mais ils ont l’avantage par rapport à ces dernières d’être hydrosolubles et de ne pas souffrir de contre-indications.
On pourrait dire que l’hydrolat s’apparente à la sœur homéopathique de l’huile essentielle. Comme pour l’homéopathie, une forte dilution peut signifier une remarquable efficacité.
Les hydrolats ne sont ni des infusions, ni des macérations, ni des décoctions et leurs principes actifs restent différents.
Comme pour tous les produits phytothérapeutiques, les résultats de la thérapie dépendent de la qualité du produit. La durée de conservation du produit est plus limitée que celle des huiles essentielles. On retrouve malheureusement sur le marché de nombreux hydrolats contenant des composés synthétiques, des conservateurs et également des huiles essentielles dissoutes avec de l’alcool ou un émulsifiant.
Mode de production :
Au cours du processus de distillation, les plantes sont exposées à la vapeur d’eau. Cette étape gazeuse permet d’extraire les essences volatiles. Lors de la période de refroidissement, cette vapeur d’eau, imprégnée des molécules aromatiques extraites des plantes, va constituer deux produits bien distincts : l’huile essentielle d’une part et l’hydrolat d’autre part, à savoir l’eau imprégnée des molécules aromatiques.
Dans le récipient final, les deux produits vont se séparer ; l’huile essentielle plus légère que l’eau va flotter et rester à la surface, alors que l’hydrolat, d’une densité supérieure, donc plus lourd, va rester dans le fond de l’essencier.
Cette eau présente désormais une qualité différente de cette qui existait avant la distillation. Elle est aromatisée et odorante, ce qui signifie qu’une certaine quantité de molécules aromatiques sont restées unies aux molécules hydrauliques.
L’hydrolat est un produit à part entière. Ce n’est pas de l’huile essentielle ajoutée à de l’eau. Il présente des qualités similaires à celle de l’huile essentielle, bien qu’il conserve son caractère propre et spécifique.
Les distillations ne sont pas conduites de manière identique d’un producteur à l’autre. La durée de la distillation, la pression de la vapeur, de la matière de l’alambic et enfin la qualité de l’eau sont des facteurs déterminants pour la qualité des hydrolats et également pour la concentration de leurs principes actifs. L’eau est l’un des facteurs qualitatifs le plus important ; si le producteur utilise une eau de source pure, le produit fabriqué sera de bien plus grande qualité.
Modes d’utilisation :
Voie interne :
Selon notre expérience, la prise d’hydrolat par voie orale est la plus efficace d’un point de vue thérapeutique.
Ils se boivent dans un verre d’eau à raison d’une cuillère à café d’hydrolat, ou bien tout au long de la journée dans un litre d’eau plate, à raison d’une cuillère à soupe. Une cure s’effectue en général sur une durée de 20 jours.
L’eau, qui sert d’excipient à l’hydrolat, doit être de préférence tiède ou chaude, et la plus pure possible afin de faciliter la digestion.
Les hydrolats sont indéniablement de bons draineurs de fond. Ils agissent sur le terrain de chaque personne.
On peut utiliser les hydrolats en gargarismes, ou en rinçage de la bouche, du nez, des yeux ou des oreilles pour combattre les états infectieux.
Voie externe :
Les hydrolats sont des produits très doux adaptés pour les soins cosmétiques, par voie externe comme lotion, ou tonique pour le corps et le visage. Ils sont excellents pour apaiser tous les problèmes de peau : blessures, mais aussi eczéma, psoriasis, …
On les utiliser avec de l’ouate ou directement par vaporisation, ou encore sous forme de compresses. On peut également s’en servir pour aromatiser un bain. Contrairement à l’huile essentielle, un excipient n’est alors pas nécessaire.
Les hydrolats dans l’histoire :
Ils étaient déjà bien connus dans l’Egypte antique, 4000 ans avant notre ère et y étaient très appréciées.
Alchimistes, prêtres ou guérisseurs étaient de fins connaisseurs en cette matière. Des médecins comme Hippocrate ou Pline l’Ancien travaillaient avec des eaux issues de la distillation des fleurs.
L’eau de rose surpassait toutes les autres eaux dans de multiples remèdes, en tant que collyre notamment.
La Reine de Hongrie, au 14ème siècle utilisait un médicament contenant de l’esprit de vin avec des eaux florales de mélisse, de fleurs d’oranger, de rose et de menthe.
Le procédé même de la distillation aurait véritablement pris son envol au Xème siècle grâce au célèbre philosophe et médecin perse Avicenne. Après les croisades, les écrits de l’époque racontent que le but même de la distillation visait à obtenir de l’hydrolat. Les huiles essentielles étaient considérées comme bien moins précieuses. C’est au XVIIIème siècle que les hydrolats ont véritablement atteint leur apogée. Les auteurs en dénombraient alors environ 200.
Par la suite, les hydrolats furent surpassés par les huiles essentielles car les nouvelles recherches visaient à augmenter les rendements de la production de ces dernières. Cette absence d’intérêt pour les hydrolats s’est traduite pour beaucoup d’entre par leur rejet dès la fin de la distillation de la plante.
Seules les eaux florales ont été conservées pour leurs vertus cosmétiques : eaux de rose et de lavande, eaux de fleur d’oranger et de camomille pour combattre l’insomnie et pour leur attrait culinaire.
Aujourd’hui les hydrolats recommencent à attirer plus d’intérêt mais le grand public reste encore peu au fait de leurs vertus.
L’avenir des hydrolats paraît toutefois très prometteur : le nombre d’hydrolats mis à disposition sur le marché ne cesse de croître. Les férus de médecine naturelle commencent en effet à réaliser que les hydrolats peuvent constituer une alternative thérapeutique très intéressante, à combiner avec d’autres thérapies complémentaires.
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